La saison des raisons

Peu de paroles sont aussi fortes pour exprimer mon histoire

Sortie de sa route, de son contexte, reste que ces moments de déboires

Qui ne commencent pas mais s’éternisent, qui ne seront

Le reflet d’un moment, du mien, du sien, personne à aimer.

Le silence et les propos ne sont pas éternels comme les sentiments,

Et sans la vie, ni l’amour, comment trouver le repos du guerrier,

De cette source de jouvence qui me manque, et ce temps

Qui n’est plus mien, de ce destin que l’on fracasse contre un mur,

De ses corps perdus dans un espace et une dimension sans futur

Aucun mot ne viendra remplir son cœur, ni son âme perdue,

Car elle fuit l’homme qu’elle aime du plus profond d’elle

Mais qui refuse d’avouer ses sentiments, par peur,

Lui conquérant, fort de ses passions, se laisse porter par l’odeur

De son parfum, de celle qu’il a croisé un jour de soleil, dans un petit restaurant

Elle entrait dans l’univers, le mien, pour pousser par la grande porte mes instants

D’homme patient, mais tout était déjà écrit, et cela je le savais depuis ce premier regard,

Car je ne pouvais briser ma route, ni tout l’édifice que j’avais bâti, hagard

Et sombre était son destin, que je tentais de corriger, mais elle griffonna

Quelques bribes incertaines dans son journal de bords, lacéra

En lambeau ce cœur perdu pour n’en faire que charpie,

Sans aucune indolence, et tant de mépris, mais surtout par peur d’aimer.

Quoi qu’il arrive, je ne le sais, et personne n’osera l’affirmer,

C’est ta peur qui a guidé ce choix stupide, cette fausse route,

Miser ton destin sur un coups de tête, irréel ont été ces moments,

Mais la dimension n’était pas la même, ni le temps d’ailleurs.

Alors, toute cette voie n’est pas la mienne, je me déroute

De cette destinée, car improbable et imparfaite, elle n’est pas l’expression

De ses sentiments, d’ailleurs en a-t-elle réellement pour autant ?

Il y a des hivers propices qui offrent aux saisons le printemps d’un renouveau,

De mes rivières qui sont autant de nouveau berceau

Fait de conquête, de victoire sur ma vie, qu’elle ne pourra jamais me comprendre,

Ni même entendre le son d’un appel lointain, mais cela est une autre histoire.

© Michel Cosentino