Magnussen, guerrier du Froid
C’est une légende issue des lointaines contrées nordiques,
Que le souffle froid de l’hiver pousse devant les portiques
D’où la neige s’est entassée comme une foule curieuse,
De lourdes portes de chênes barrent l’entrée de cette mystérieuse
Cité, les ombres ont pris place sur les places de marché,
Aucune voix n’y résonne, ni aucun son ne s’en échappait,
On ne pouvait entendre que le souffle rageur de ce vent furieux.
Les stèles de glaces portes l’effigie d’un Roi déchût de son trône, trop vieux
Il n’avait pas su entendre raison, car de raison il n’en disposait plus.
A force de régner sans partage, sa conscience avait rejeté au rebus
Toutes les ultimes suppliques d’une onde venue des bas quartiers, ces rues
Se sont remplies d’immondices, de suppliques, de prières sans lendemain.
Alors, lorsque la porte tourna sur ses gonds, le son strident de l’acier
La fît grincer comme une vieille charrue rouillée par le temps,
Ce vieux chevalier sur sa monture parcourait les dernières lieues de son destin,
Remplit de quiétude et l’âme à l’abri du calme, aucune clameur remontait
Des ilots qu’il traversait, les sabots de sa monture faisaient craquer le gel, et sous le vent
Sa cape majestueuse tournoyait autour de ses larges épaules, quel est donc ce chemin
Qui le conduit vers ce sentier de légendes, l’air est si froid, ses gants de cuir sont rougis
De ceux qui croisèrent sa longue lame, pour leur soustraire plusieurs vies.
Lorsque la porte du château s’entrouvrit un long râle perfora ce silence,
Qu’il en fût saisi de l’intérieur et fît glacer son sang, quelle est cette sentence
Imposée à ce crieur fou, est-ce une supplique à la vie, où par Odin
Dieu du Nord, gardien de ces lieux, tu as expurgé ce corps mesquin.
Alors il prit sa grande lame pour la lever aux cieux gris et froid,
Tenir face à ceux qui l’on jugé, ceux qui l’on châtié, lui l’enfant Roi,
Personne ne le reconnaissait, mais il portait sur lui le sceau Royal de son père,
Digne héritier d’une ère oubliée, d’un siècle sans leurs, ni aucun repaire
Pour les guider, qu’au son de sa voix rauque fit trembler l’histoire
Que seuls les vieux scribes ont tracés sur les grimoires.
© Michel COSENTINO