Le vieux marin et la Princesse des bois
Ces portes qui s’entr’ouvert, et ces chemins interdits,
Ces sommeils devenus pesants, et ces espoirs permis,
Ces silences devenus mépris, et ces paroles inouïes,
Il n’y a que l’écho de ta voix qui résonne au matin levant,
Les premiers rayons de Soleil traversent le firmament,
Dernières ombres qui s’échappent en silence,
De ma fenêtre je souffle sur les carreaux givrés,
La buée tiède fait fondre le léger voile gelé,
Alors, pour ne pas perdre mon esprit, oubliée cette sentence
Qui pèse sur moi, comme un injuste fardeau, inutile
Mot que l’on prononce sur une volonté inachevée, geste futile
Que l’on gesticule comme des marionnettes inanimées,
Guidées par des fils invisibles, grand arc de cercle dessiné
Autour d’une aire imaginaire, virevoltantes gestuelles désarticulées
Dans un univers terne et sans vie, annonçant le grand soir,
Celui d’une nouvelle aube avenue,
Du reflet de cette ombre sur ce miroir,
Gemme éternel d’un éclat si pur, mise à nue
Sous le regard ébahi de celui qui résonnait, tendre espoir
D’un écho de mémoire d’enfant des brumes.
A ces sommets d’où émergent les sabres ardents
De ces lueurs pâles d’une matinée brumale,
D’une aube qui ne s’achèvera pas, vents hurlants
La rage d’une colère inassouvie,
Les saules et les chênes couvrant un sol assombri,
Des quelques gouttes de gelées que forment de longues tiges glacées,
Il a ce regard vide, le temps n’est que l’expression d’un mépris
D’une erreur temporelle jetée aux orties.
Le vent caresse sa chevelure grisonnante, les yeux rougis
Il songe aux derniers instants d’une existence qui n’a plus de passé,
D’une trame oubliée sur le canevas de la vie,
Elle serre son cœur contre ses larmes,
Elle serre ses lèvres contre son âme,
Elle serre ses bras contre son corps,
Elle serre les poings contre la mort,
Maudite destinée, imparfaite expression d’une erreur,
Il plonge dans les grandes profondeurs,
Son corps s’éloigne doucement des rivages,
Elle hurle son nom, rejette toute sa rage,
A ce navire sans voiles, qui s’éloigne lentement
Porté hors de ce rivage, il quitte cette plage
Pour voguer au loin, vers le large, loin, loin de ses tourments.
L’expression d’une vie, c’est une lueur qui s’éteint,
L’histoire qui la compose, c’est un silence qu’on étreint,
Mais le souvenir qu’il oppose, est une délivrance, rien
Rien ne pourra à jamais tout effacer, ni les larmes, ni nos pleurs……
© Michel COSENTINO Janvier 2016
Aux sels des tempêtes, regarde droit devant en gardant le cap vers ton ultime destin.