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De l'ombre à la Lumière - Histoires de textes et Légendes
De l'ombre à la Lumière - Histoires de textes et Légendes
16 décembre 2014

La ballerine et le bandit

C’est un long silence, issu d’une profonde quiétude,

Celle d’un bandit solitaire au cœur pur,

Celui qui fût jadis, dormeur impénitent du présent,

Il sort de ma mémoire le temps de cette histoire.

Enfant perdu dans les rues sombres, solitude

Meurtrière d’un instant, prisonnier des murs

De cette cité dortoirs, d’où chaque nuit, des firmaments

Il scrute celle qui sommeille dans son cœur, note sur ce grimoire

Ses émotions, ses rêves et ses pensées secrètes.

Il fait si froid dehors, le gris de l’asphalte de la ville rend muette

Chaque seconde de sa vie, étouffée dans les allées des dortoirs,

Il regarde les miroirs des rues éclairés par des lampes aux reflets

D’une ombre étirée, nonchalante et errante dans les rues pavées.

Ses yeux d’enfants sont attirés par les portes des cabarets,

Vite que vienne le temps qu’il puisse pousser ces ultimes remparts,

Les années s’écoulent, il la revoit par l’entrebâillement de la porte,

Espiègle et féline, elle tournoie sur ses deux pieds, virevoltant d’une légèreté

Si pure qu’il fût saisi d’émotion en la regardant danser, son regard

Ne pouvait s’éloigner de celle qui faisait battre son cœur si fort qu’il supporte,

Des mains tremblantes et hésitantes, il griffonne à la hâte un croquis

Figeant d’une seconde pour l’éternité l’image de cette ballerine si fragile.

Les années passèrent, le temps fit son office comme de premier et le compile,

Lui, tenait cette image si forte, si intense d’une libellule qui virevoltait sous la pluie,

Les souvenirs sont souvent peuplés d’errances et de mépris, d’ignorances amères.

Elle le regarda et la lueur d’un simple sourire vint éclairer

La tournure de ses grands yeux bleus, les années l’avait préservée,

De grâce et splendeur, lui restait pétri d’émotions devant cette beauté,

Elle passa sa main dans ses cheveux devenus gris, l’embrassa tendrement,

Lui porta une rose à ses mains gantées, elle saisit délicatement

Et lui rendit par un large sourire et d’un long baiser.

La brume n’avait pas encore décidé de quitter le quai

Au long, quelques vapeurs d’un train pressé sifflaient l’aventure d’un nouveau départ,

Elle le regarde sans dire une seule parole, quelques passants sortent des tunnels de la gare,

Dans le gris d’un matin de décembre, loin du tumulte et des grands bruits,

Il porte sa main sur son épaule, elle lui porte ce dernier sourire, la pluie

Vint effacer les années, gommant toutes ces imperfections, ces instants à l’attendre.

Le jeune premier, caché derrière le porche sous la voute éclairée des étoiles,

Se réveille enfin pour porter les ultimes moments, les libérer d’une prison, briser ce voile

Qu’il porta sur son esprit durant toutes ces années, pour enfin goûter

A cet instant si pur et si parfait, d’une simple rencontre, petite ballerine

Tu entends battre ce cœur, celui d’une vie à t’attendre, petite ondine,

Le temps est assassin et porte ses coups sans prévenir…

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© Michel COSENTINO

Tous droits réservés.

On écoute un temps, on suppose le reste, on croit savoir, et on ne connaît rien à la fin, imaginer est plus fort que tout.

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