Le temps n'a pas d'Ami.

‘’J’ai porté en moi ces instants de solitude,

Dans l’immensité d’un vide aux bords d’une nuit d’été,

Il ne reste au pied de ma vie une certitude,

Celle de ne plus continuer à fouler sur le sentier

Ces dernières étapes d’une longue vie à attendre.

Le sentiment est une immense inconnue, la comprendre

C’est lui accorder un instant d’une inutile compréhension,

Je reste là, assis au bord de mon lit, une appréhension

S’empare de mes sens pour les emplir d’amertume.

Je te regarde, tu te coiffes devant ce miroir des vanités,

Si le soleil donne aux couleurs la douceur d’une peau dorée,

Tes ombres les strient d’un voile de brume,

Ton regard insipide ne s’accorde plus aux saisons,

De force j’ai perdu les derniers moments de raisons.

Je plonge mon corps pour lui donner la légèreté,

Le soulager de ses plaies, mon regard croise la pureté

D’une âme enchaînée rouillée des sels aux étraves

D’un navire sans gouvernail, échoué sur le sable, l’épave

D’un temps, d’un instant que les vents ont déchus.

Je n’ai plus de repère, ni boussole pour me guider,

Corsaire solitaire, dont le temps a perdu

Son origine et ses conquêtes, juste un vieux grimoire corné

Porte en lui les lignes de mon destin intemporel.

L’eau s’écoule formant une petite rivière sur ma peau salée,

J’ai le regard vite et l’air me manque pour respirer,

Tu sors de cette vaste chambre sans querelle,

Les minutes ont fracassés l’horloge murale et se gravent sur la stèle,

Il ne reste qu’une simple image gravée dans ma mémoire,

Témoin isolé porteur de cette sombre histoire,

Le vent d’automne pousse quelques feuilles brunies sur ce sol humide,

Les premières gelées portent en elles le message vers les Anges à cette Numide :

Tu n'as pas d'égal car le temps n’a pas d’ami.’’

© Michel COSENTINO @ 2014

Donner l'équilibre à un instant, poser ses notes sur un coin de son imagination, dessiner sur les étoiles le visage d'une princesse, caresser un vent doux et tiède me rappelle tes cheveux, sans lueurs ni rayons de bonheur, poser son sac pour regarder s'écouler le temps, grains après grains, s'étioler dans les caniveaux d'une simple vie, savourer toute minute d'un temps devenu précieux, sans un regard nulle lumière ne peut plus briller autant que la splendeur de tes yeux, griffonner quelques lignes d'un destin inachevé, aimé est un bien si précieux, rien n'a d'égal au sourire qu'il porte.