La Reine et le Crapaud
Sur une page blanche, j’ai posé ce texte pour retenir
Ces instants dédiés à t’aimer, cette histoire n’a de fin
Que le dernier chapitre qui s’inscrit sur ce sable blanc.
On ne parle que de petit rien,
De choses futiles et inutiles, accros à nos délires
Plongés dans cette dépendante addiction de l’électronique.
J’essaye de poser mes paroles mais le répondeur est saturé
J’essaye de chercher mais en vain les portes se fermaient
Une à une à ce destin futile, campée dans ce mutisme cynique
Qui n’a d’écho que le silence renvoi, puis des allées,
Au fond d’un sombre corridor d’immeuble enfumé,
J’entends un son sourd, doux plaisir féminin
Qui jaillit de la nuit, par un soir sans lune,
Son écho résonne au loin pour rejoindre les dunes
D’un rivage interdit sans repère, nulle place ni lamentation.
Ces regards fusant des allées de ces barres d’immeubles, naquit la fusion
De ce cœur solitaire des brumes, enfants des cités,
Il soulève sa cape, pour s’abriter d’un rire assassin,
Prit l’asphalte encore humide, pour un nouveau destin.
Tu n’as d’égard qu’a la solitude de ton regard,
Egoïstement, tu plonges ton corps hagard,
Dans ces draps où l’hiver s’est emparé
Il est temps de quitter la page de papier glacé
Elle, par fierté, posa son rouge à lèvre sur le rebord de la commode,
Passa sa main dans ses cheveux, courba son corps devant le miroir,
C’est un fou qui traverse les allées chaque soir,
Fantôme sans lueur, âme consumée, elle s’accommode
De derniers préparatifs festifs, et s’invite à ce banquet,
Il est loin maintenant, vers de nouvelles contrées,
Lassé par ces attentes interminables, il a bradé
Ses souvenirs pour une nouvelle page d’une histoire,
Ne le cherchez pas, il s’envole vers ces routes qui n’ont d’interdits
Que celle qui n’a jamais su ni compris,
Ce qu’un homme a d’écrit, ce que la force donne au temps raison
L’ignorance se nourrit de rien, d’inutile et de futile,
Ce que le penseur garde, partage et offre, c’est une éternelle saison
Rosée fleurie qui couvre son doux baiser.
Le temps posa lentement une à une les briques de la prison
Qui la retint dans une illusoire forteresse de papier,
Ce que la vie offre, l’innocence le renforce,
Ce que l’arrogance déverse, l’absurde l’absorbe….
© Michel COSENTINO Tous droits réservés 02/14