Tanara, princesse Hopi
Il y a un petit chemin, au bord d’une rivière
Circule lentement au rythme des saisons.
Les anciens ont pris leur ultime demeure au cimetière
Des nuits sans lune, leur ombre se promène le long
Des routes pierreuses de la nation des Hopis.
Combien de siècles se sont écoulés depuis l’ultime bataille,
Celle des braves, des guerriers et des chamans gris,
Que de nos corps emplis de tristesse et que la vie tiraille
Je ne revois plus cette colline boisée,
Ni le ruisseau d’où j’aimais plonger.
Que d’innocentes victimes sont tombées,
Et personne n’est là pour les pleurer.
Le soleil pose ses mains chaudes sur nos peaux rougies
Je vois encore la vieille sorcière capturer les esprits,
Leur demande de rendre les enfants et maris,
Ces fils et ces mères disparues du sol sacré,
Que d’hommes sont partis sans jamais trouver le chemin de la paix.
Dors mon frère, ami, père et ancien, ce sont ces quelques lignes
Qui rappellent au présent l’importance d’un lointain passé,
Qu’il soit l’histoire d’une page encore présente et que le signe
D’un destin repose sur nos paroles lointaines.
Je ne veux que ces paroles soient vaines,
Ni que le temps efface cette patrie,
Je me souviens d’elle comme si c’était hier,
Princesse divine du soleil et de la pluie,
Tanara, fille du peuple paisible, tu es partie
Un matin d’automne, au bord de cette rivière
Je pose mes genoux à terre pour une ultime prière,
Levant les bras vers le ciel, espérant qu’il te porte loin
Vers ces prairies sacrées de nos origines.
A ceux qui nous entendent encore au plus lointain
Je dédie ces quelques lignes à ces braves,
Ces Hommes venus d’un passé si poche à ma mémoire,
Et pourtant si lointain à l’Histoire.
© Michel COSENTINO
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Pour qu'on n'oublie pas la nation des Indiens d'Amérique.