Histoire d'Automne

Il y a des automnes qui ne finissent jamais,

Peuplées de feuilles jaunies aux abords des allées,

La bruine caresse le sol humide que la pluie a frappé,

Au loin il s’éloigne au soleil couchant, sur l’asphalte

Il ne reste que l’empreinte de son pas.

Il avait brisé la pierre de cobalt

Qui ornait sa couronne pour une vie à trépas,

Las de guerre et de conquête, il pose son glaive

Et avant que la Lune ne se lève,

Pose un ultime regard vers les cieux,

Implorant de toutes ses forces les dieux.

Que d’automne il a traversé avec fracas,

Que de vies il prit avec ses bras,

Que de Lune blanche il croisa

D’un regard furtif, avec ses derniers cavaliers

Postés à ses côtés, et pourtant il est si seul,

Isolé, perdu, confondu avec son âme et son esprit,

Il revoit les crochets et détours interdits

Qu’il foula sans remords et avec mépris,

C’est son être bordé par un linceul,

Une trame perdue au fond des océans,

Dire qu’il l’a tant aimée…

A ce matin qui se lève,

A cette aube qui s’achève,

Il sort des rangs et prend la fuite,

Portant dans son cœur cette princesse aux yeux d’argents,

De son regard azur bleuté, elle pouvait terrasser

Les meilleurs de nos guerriers.

A ce troubadour des champs de bataille,

Son corps empli de plaies et ferrailles,

Il scrute les cieux implorant de son dernier souffle

Celle qui l’a tant aimé,

D’un automne qui n’en finissait jamais,

Il se posa sur le parterre de feuilles mortes,

Dernière étape de la vie d’un guerrier,

Apaisé par les combats qu’il avait menés

Et des victoires qu’il avait inspiré,

Pour briller au plus lointain des firmaments.''

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