De l’ombre vers les ténèbres
Poser ces mots simples et futiles,
Que de paroles vaines et inutiles,
Aille que vaille, j’irai où les phrases
Me porteront loin sans ambages
Que tes sons me seront étrangers,
Alors de l’ultime viendra l’inutile,
De l’inutile se suffira du futile,
Et tes paroles seront celles du néant.
J’ai la mémoire en berne,
Et les souvenirs ne sont que souffrances
Que de maux que l’on croit enfin
Refermés ne sont qu’une illusion
D’une sentence que l’on a purgé.
Au gré de l’alluvion
De nos erreurs passées,
Je damme le pion à ces instants
Que je pensais éternels,
Doux euphémisme que de croire
En ta parole, tout unique espoir
N’a d’unique déraison de l’espérer.
Se perdre pour ses rêves
C’est verser des chimères aux crochets
D’un honneur souillé,
Revêtu l’habit du condamné,
J’ai versé ces dernières larmes
Sur ce vieux temps que je maudirais
Comme j’ai chéri celui auquel
Je passais à t’aimer.
Certaines brumes ont des capacités
A rendre plus opaques nos peines.
Au loin, bien au dessus des horizons
Perdus aux confins de l’alizé,
Le vent raconte cette histoire
D’un enfant venu en quête par déboire
D’une vie meilleure, mais de ces veines
S’est écoulé la sève d’une fin de vie,
Et se transforma en petite pluie
Pour enrichir le sol des montagnes
Celui où fleuri cette fleur
Si chère à nos cœurs.’’
© Michel COSENTINO Tous droits réservés avril 2011