Oléus, le Maître des Temps
Oléus, j'ai vu ton temps se distordre
A mes yeux d'enfants devenu vieux,
Je n'ai ni joie ni discorde,
Juste une infinie patience qui au mieux
Se dessine chaque jour davantage, ce qu'il m'accorde
Est une miette de mon existence, et que tout concorde
A finir à l'infini d'une vie perdu, les cieux
Me seront que plus clément, car d'un vide la corde
Du temps tourne en spirale autour de mon destin, adieux
Rires et sonates, chants et cantates, tout au mieux
Il me reste cette vieille Harmonica qui me rappellera
Ces chansons anciennes qui m'ont bercées dans mon enfance,
J'ai vu tant de choses, que toi simple Homme en errance
N'a pas su apprécié, qui pourra et se souviendra
De ton passage sur cette Terre, personne, car l'ignorance
Est la pire des maladies, car elle occulte en silence
L'oubli d'une œuvre, et de ses origines, viendra alors la sentence,
Celle prononcée par un Jury stérile et sans vie.
J'ai vu de grands vaisseaux traverser les océans,
Bondir comme une libellule au-dessus des ouragans,
Franchir ce cap maudit, celui des 40ème rugissants.
Que restera-t-il de ma vie, se dit-il, oui rien, vide et néant ?
Alors d'un trait de raie de lumière blanche,
Il s'éteindra de toute sa splendeur du passé,
Laissera quelques pas sur la plage de son enfance,
On recouvrira son corps d'un linceul immaculé.
Qu'est-ce qu'une vie d'un Homme comparée
A cette unique minute de l’éternité ?
Dans un coin d'un Bar, résonne au son d'un piano
Les ultimes accords de son histoire résonneront tel l'écho
D'une litanie mélancolique monotone et sans vie.
Je refermerai cette page, pour m'aventurer seul dans la nuit,
A bras ouvert elle m'appelle, m'attend, pose un sursis
A mes dernières heures d'une longue et passionnante vie.
Il reste une lueur d'un matin qui se lève, je borde son cœur
Pour la réchauffer une dernière fois l'âtre d'une douceur,
L'Aurore porte à mes rêves ses doux matins d'un printemps
Signe des temps, d'un renouveau, d'un nouveau temps.''
(c) Michel Cosentino
Histoires de textes et légendes