Maeva
Assis au bord de mon rêve, je t’observe du sommet des collines,
Je me sens si bien, l’air ambiant me joue des tours, enveloppé par ton parfum
Cet effluve me porte aussi loin dans mes pensées, drapée de zibeline
Tu traverses l’allée de ma rue pour te poser sur le rebord du trottoir, dédain
Que tu portes à ceux qui t’entourent, tu as ce regard juvénile d’une âme pure
Celle d’un ange sans ailes posé sur l’angle d’un quai d’une gare, refrain
Continu qui sommeille dans ma tête, j’ai perdu le blues de ma vie, j’apure
Les dernières dettes de comptoir pour filer hors du saloon, soulevant la sciure
D’un sol salit de crachat, dans ce désordre, elle est là, assise guitare à la main,
De sa douce voix, elle pose une à une la travée de mon chemin.
Blonde l’est-elle réellement, je ne le sais pas, ce qui intrigue est ce dessin
Au bas de sa jambe, une sorte de scorpion enlacé à un corps nu, ses reins
Sont des rivières berceau de la création divine, et je me confonds à l’aimer.
Sur quatre accords majeurs, je compose l’air d’une nouvelle ère, l’acier
Vient à trancher l’inertie de nos sentiments pour nous donner
La force et le courage, de créer cet univers qui est mien, le sien,
De mes paroles que je dépose à ses pieds, ces deux destins
S’uniront dans un seul et unique chemin, rois et festins
Seront les convives de notre futur composé, mais ces chiens
Vils servants des portes de l’enfer, sont les fossoyeurs
De notre fin, de notre histoire inachevée, qu’une quête de bonheur
Qui nous a toujours manqué, de ces rires et ses chants
D’un été promis à la lune naissante, mais elle reste figée
Sur ce banc, elle songe à sa venue, si seulement il pouvait
Etre là pour l’enlacer, pour la serrer et la protéger.
Qui sont-ils pour venir me juger se dit-il, ces sbires sonnaient
Aux portes de la cité à la rechercher ces deux amants
Qu’une histoire ne voulait terminer d’écrire, deux aimants
Qui s’attirent à la nuit tombée sous les ébats de deux furies.
Je suis l’ombre et tu es la proie lui dit-il, maudit
Des lendemains je n’existerais que dans ton cœur,
Car tu es cette essence, mélangée de feux et de douceur.’’
© Michel COSENTINO