La Reine d'un Bal
Je me repose sur le bord de la rivière de ma jeunesse, lassé
Par tant de luttes inutiles, que vos regards puérils ont chassés
De mon cœur tout l’amour que je lui portais, lassée
Par mes lettres, lassée par ma bonté, elle fracasse son être fragile
Contre un mur des vanités, Cendrillon aux étoiles perdues et inutile.
Elle s’enferme dans une réalité qui est sienne, prolonge le bail de la bêtise
Pour s’affranchir d’une pensée censée, celle d’un Homme digne, véritable hantise
A sa petite mémoire, cette idylle qui n’a de lueur qu’un reflet terne.
Elle se cherche refuge dans des histoires sans lendemains, drapeaux en berne
Ornent les draps de son lit, le soir, solitaire et perdue dans ses pensées
Elle se raconte une histoire impossible, un roman inachevé, qu’une aube n’oserait
Révéler toute l’opprobre qui coule sur sa peau, des amants temporaires
Qui ne lui donne qu’un plaisir charnel, sans aucune saveur ni sentiment, liminaire
De toute vie, ses conquêtes se perdent sur les pages d’un calendrier chargé,
Il ne reste que de son futur quelques pages jaunies, et des photos d’un être aimé
Un temps, une dimension qui ne lui appartient plus maintenant, ce passé
La fait souffrir, elle s’imagine être la Reine d’un bal, reine d’un Carnaval
Mais ce ne sont que les odeurs fauves, rejet animal
D’une femme abandonnée sur le quai d’une gare sans retour.
Je me pose sur cette rivière, le cœur essoufflé, j’ai réalisé tant de détour
Pour me perdre sur cette rive, qu’une minute de ma vie, je serai cet ultime amour,
Empli de joie et de bonté, de force et de tendresse, que de paroles
Que je déverserai sur ton corps comme de milliers de signes de joies, je m’envole….
Je t’offrirai les rivières aux étoiles, des sommes de douceurs, des nuées frivoles,
Car de mon cœur a cessé de t’aimer, n’oublie pas l’Homme que je suis,
De ces matins gris sous les étoiles d’un matin froid, je pris ma route, toi, tu fuis
En avant pour oublier ce qui existe dans ton cœur, mais que ta raison n’écoute pas
Tu t’imagines qu’une étoile est un astre, mais pour cet astre tu ne lui ressembleras
Qu’aucun temps ni aucune dimension ne te permettra d’atteindre,
Regarde-toi au clair matin qui passe, et dès tes premières rides, à feindre
Celui qui fût un temps l’histoire au présent qui finit au néant.
L’aube se lève, je prends ma route vers ce destin qui est mien,
Reine d’un bal imaginaire, je ne serai jamais ton cavalier, oui lui dit-il, rien….
(c) Michel COSENTINO