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De l'ombre à la Lumière - Histoires de textes et Légendes
De l'ombre à la Lumière - Histoires de textes et Légendes
17 février 2016

Les gueules noires

 

L’histoire d’une vie, peuplée d’ombres et de lumières,

Griffonnées sur les ardoises grises des cités minières,

Allées grisées par les nuages de carbone et de suies,

Les pavés recouverts d’une sueur de labeur,

De ces gueules noires, de ces hommes du fonds,

Gouffre infernal dans lequel ils plongent chaque jour, avec la peur

Comme seule compagne, et la furie de s’en sortir, ce trésor, ce charbon,

Cette perle noire, qui donna tant de convoitise,

De ces nuits folles, d’angoisses et de hantises,

A guetter la venue du transport nocturne, pour vous déposer à l’abri bus.

Père, tu es de ces hommes dont l’acier des volcans a forgé,

Des forges d’Héphaïstos, il a puisé des laves ardentes refroidies par Nimbus

Vos corps endurcis et vos caractères d’être fiers et nobles, des mineurs

Dont la vie était dévouée à cette dame gloutonne et généreuse,

De ces entrailles ils tiraient leur fortune, de ces pierres noires, avalées par les haveuses,

Sur les plateaux qui les portaient au sommet, qu’un carreau de la peur

Ne résistait à ses ondes fugaces et assassines lorsqu’elle tonnait.

J’ai dans mon cœur, le souvenir de ces vies, de ces allées

Gravillonnées qui menaient aux jardins d’Eden ensoleillé,

Je me souviens d’un temps si lointain à ma mémoire,

De ces Hommes braves, courageux et fiers, oublié de l’histoire,

Il ne reste que quelques traces sur ces terrils recouvert par la Nature,

Car cette Dame reprit vite ses droits, et ses accès, pour que rien ne dénature

Son univers, ses longs carrosses de fer forgés, de chevaux endormis,

Des caveaux où sommeille nos pères et mères, des dortoirs endurcis

De ces pluies incessantes et ces hivers blanchis,

De ces murs dressés par les blocs des cités,

De ce lointain univers, dans lequel j’ai grandi,

Me voici maintenant à vous porter ces lignes à vos esprits,

Que le souvenir ne s’efface pas, que ces personnes sont des seigneurs

De nobles cœurs, courageux solitaires et rageurs,

Contre vents et marées, unis contre tous et la misère,

Mais si fier d’appartenir à cette Terre.

Il me vient à ma mémoire, ces quelques lignes,

De leur rendre hommage et ce passé d’Hommes dignes.

Aussi loin que sera cette éternité,

Je conterai aux saisons comment mon père m’a élevé.

© Michel COSENTINO

 

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Nous avons tous des gueules noires, noircis par le gré des saisons et de nos humeurs, et la couleur pâle de nos chagrin, sont le secret de nos jardins méconnus et inconnu de l’oubli.

Pour ne pas oublié le passé de mon père, de cet Homme courageux et si fier qui me donna tant pour perdre sa vie.

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