C'est écrit
C’est un miroir aux mille étoiles,
Qu’un pan de soleil couchant ne dévoile,
Au bout de son pinceau, les couleurs, une toile,
Celle de sa vie qu’il peint abrité sous un voile,
Le cœur pris dans le chaos des vents d’une grand-voile,
Il s’échappe des monts colorés du Mont Aigoual,
Pour charger le navire qui l’emportera sur les flots.
Il reste une vie à charger, et des souvenirs à abandonner
Sur le quai de ce vieux port, griffonnant quelques mots
Sur une page à demie froissée par les vents d’une fin d’été,
Ce sont toutes ses larmes qui composent l’opus de son parcours
Qu’il expose pudiquement sur ces lignes impromptues.
Voici ici retracée en quelques paroles futiles, l’amour
Qu’il lui porta en secret, caché au fond de son cœur, tribut
De ses dernières volontés, de cette passion sans détours.
Au loin, quelques sons étouffés de clocher, résonnent au lointain
Ce que l’aube dressera comme peines sur son chemin.
Ses yeux bleus azur sont le reflet de stellaires
Que de doux baisers laissés sur ses lèvres dissipèrent
Les dernières craintes de ce vieux guerrier solitaire,
Vos acides paroles sont le reflet fielleux d’une profonde amertume
Que le sel des rivages ont consumés sous leur écume,
Incompris d’un instant présent voué à l’imminente perpétuité.
Il laissa derrière lui une trainée laiteuse signe de son passage,
C’est peut-être la fin d’un temps, d’une histoire, début d’un présage
Signe annonciateur d’un renouveau qui se dessine à l’horizon.
La pluie frappe la cadence sur les pavés grisés par le sel et la nuit,
Une brume épaisse se lève pour cacher le toit des maisons,
Elle, serrant son oreiller contre sa poitrine, s’enfonce lentement dans son lit,
Emportant au plus profond secret de son cœur, celui qu’elle aima jadis.
© Michel COSENTINO Sept 2015