Sur la terre des étoiles
Sur la terre des étoiles, voici venu le temps d’un repos mérité
Accoudé à sa fenêtre, le petit garde barrière regarde au loin
Une ombre qui se dilue dans une nuit éclairée par la lueur blanchâtre
De l’astre Lune, elle ondule si gracile, et fragile, dans le tumulte des brumes.
Sur la terre des étoiles, voici venu l’instant d’une visite inopinée
Celle qui l’attend, il espère et guette l’horizon qui dessine d’un fusain
Les bribes d’une romance inavouée, ravive les bûches de son âtre
En portant d’un souffle léger sur les braises, l’air ambiant s’enfume
Parfumant la pièce d’une atmosphère chargée d’essence boisée.
La lumière se fit plus douce, et aux crépitements des flammes
Léchant le long de la bûche qui se consumait lentement,
Il dépose son cœur sur le parterre de fleurs qu’il avait composé
Puis c’est l’union de deux êtres, folie d’un instant de deux amants,
Ils composent l’opus final d’un opéra, mais au loin se trame
Un cruel destin, une fêlure vint briser le mur de cette union sacrée.
Sur la terre des étoiles, il posa son cœur usé, les épaules chargées
D’un fardeau qui le consommait de l’intérieur, florilège d’un drame,
Il ne lui reste plus qu’une vieille image jaunie pour s’accrocher.
Elle, d’un geste leste et sans douceur, jette son cœur aux orties
Pauvre petit garde barrière, lui qui avait ce visage si sage,
Il ne reste rien que cet acte inutile pour toucher le fond.
Sur la terre des étoiles, ce petit garde barrière posa son sommeil,
Il gardera en lui ce trésor, celui de la douceur de son visage,
Les yeux embués par les pluies acides d’un matin sans soleil,
Il plonge son ultime effort sombre dans les basfonds
D’une ruelle mal éclairée, le voici visage contre terre.
Elle de son carrosse dorée, scrute la scène avec un léger soupir,
Fendis le cœur de ce petit garde barrière pour ne plus le voir souffrir.
Sur la terre des étoiles, j’ai composé un opus, pour ne jamais t’oublier,
Ne jamais oublier celui qui fût et qui aurait été,
Celui qui un jour, sur cette route tu t’en est allée.
Il n’y a pas d’étoiles sans splendeur, juste un silence qu’au détour d’un mépris
On plonge tout son cœur entier, mais souviens toi simplement de ce jour de pluie….
© Michel COSENTINO Tous Droits réservés