Entre ciel et terre.
Une porte se ferme sur des couleurs chaudes et tendres,
Toutes ses vaines paroles qu’elle n’a jamais voulu entendre
Se sont enfermées dans une bouteille que ce vieux marin jette à la mer,
Emportant au profond de l’océan, elle accoudée au bar du port,
Absorbe l’ivresse des profondeurs assis sur sa chaise, si fière,
Elle danse sautille, porte à ses lèvres cet alcool si fort,
Tournoyant, ondulant dans sa bouche assoiffée d’amertume.
Mais, au dehors, règne un calme serein, d’un asphalte au bitume
Il plombe l’air d’un rire, puis d’un geste remonte sa mèche rebelle,
Cheveux grisonnant, la toison caressée par les vents salés,
Il regarde du fond de cale, à travers l’unique hublot,
La distance le séparant minute après minute des quais.
Elle, se souvient d’une époque encore si belle,
Du temps présent vers un futur incertain,
Lui songeur, respire calmement l’air ambiant, puis rassemble quelques mots
Sur une page blanche cette ultime étape de ce cruel destin,
‘’Amour, qu’est tu en réalité, tu apportes l’espoir et l’ivresse
D’un seul baiser tu peux enflammer d’une simple caresse
Pour attiser ce volcan, puis d’un revers tu balaies ces derniers espoirs.
Amour, qui est tu pour nous juger, certain te crois parfait,
D’autres fugace, et quelques uns sont épris à ce damné….’’
Le soupirail rejetait la lueur blanchâtre d’une nuit sans Lune,
Au porte de la taverne de l’enfer, elle continua jusqu’aux premières brumes,
Puis s’éleva vers sa tour d’ivoire, pour scruter les derniers moments noirs
De ce paria, elle savoure ce cœur collé aux rivets du désarroi.
Reste de marbre, blanc et froid son sourire a figé l’émoi
De toute une vie, balayant d’un simple geste méprisant,
Ce vieux boucanier perdu aux confins de la taverne de l’enfer...