La licorne et le Lion.
Il y a des légendes dont on ne souhaiterai
Ne jamais se voir dépouiller de la mémoire
Par de vieilles querelles transportées par le temps
De ces minutes qui ne finiront pas cette histoire.
Il y a des contes dont la mémoire souffrirait
D’une injuste calamité temporelle et pourtant
Que nos paroles rapportent au compas d’une folie.
Il cherchait à poser ses mots sur une feuille blanche,
Témoin intemporelle, fidèle compagne qui étanche
La soif d’une vaine légende perdue aux confins
Des oubliettes d’un passé infidèle et incertain.
Poser sa bouche sur sa peau, ultime supplice coquin
Elle se cabre de ses plus belles formes rondes
Lui, sculpte sa croupe en de fines lames de caresses
Elle passe sa main dans ses cheveux, signe d’un amour parfait,
En un concert d’union, l’harmonie de cet instant se fige
Dans ses draps de satins dorés, emplis d’ivresses
De palpitations, elle se trémousse, plie sa rose tige,
L’absorbe dans le feu sacré d’une profonde union et se confondent
Dans un ultime plaisir charnel, souffle tiède, fatiguée
Par ses élans d’amant furieux, il se cabre d’une ultime
Force, puis dépose les armes devant l’âtre sacré.
C’est un trésor, un temple, une forteresse infranchissable,
Que d’écueils et d’errements sont tombés à ses pieds.
Dans cette minute figée, elle insaisissable,
Traverse l’onde et le temps, pose son corps après avoir livré bataille,
Sa tête blonde se pose sur l’édredon moite témoin silencieux
De ce combat pour une légende que l’on a tous terminé un jour.
Il essayer de composer mais les paroles s’étaient déjà enfuies,
Il prit les mots, les tordis, les forgea sur son cœur si vieux,
Voulu les marbrer dans son esprit rebelle épris par cet amour
Qui n’a de légende qui ne résiste avec autant de force.
Lui sommeille en elle, c’est un vieux troubadour
Fatigué, aux armes élimées maintenant, et qui s’efforce
A chaque instant de tenir cette ancienne promesse,
Celle d’un jour porter au loin, loin de cette forteresse
Cette légende que le temps a enfermée un matin de printemps,
Quelques voix s’élèvent au loin, il est heureux maintenant…
(c) Michel COSENTINO 02/14