Aube et Brumes
'' J’entends battre ce cœur
Qu’il est doux et silencieux de s’entendre rire
Loin de ces tristesses et ces pleurs,
Il n’y a que la place à ce radieux sourire.
Si loin que remontera le temps,
Je garderai en moi ces images colorées
Que les épreuves n’arriveront pas effacer,
Il reste en nous cette part des anges
Solitude guérie des échos et mensonges,
Qui s’efface de ces jours gris.
Mais maintenant je te revois vive et légère
Telle une splendide ballerine qui virevolte au vent
Je sens battre à nouveau mon cœur
J’ai enfin trouvé le calme et la quiétude,
Cette part indicible de bonheur,
Je la savoure et la déguste dans sa plénitude,
Le regard enjoué et les yeux au firmament,
Me voici maintenant porté par mes élans
De folie guidée par cette seule volonté
D’être moi-même, d’exister sans procuration.
Je te prends dans mes bras,
Je m’envole m’élève m’enivre de tes sens,
Je sens ton parfum perforer mon âme
Et tes mots caresser mes blessures
D’une douceur infinie, qu’a charge de tendresse
Je me laisse glisser dans ce néant.
Le temps est entendu, il rend ses comptes
Et solde mon compte à la vie,
Les marges sont maigres et les secondes précieuses
J’ai des larmes en sommeil et vos rires s’éternisent
Sur le palier de l’escalier des bruits sourds et lointain
Me rappellent une vie antérieure, d’un simple rien.
Que faire lorsque les mots vous manquent
Je préfère prendre le large, quitter le quai brumeux
Les vents se sont levés, toutes voiles dehors
Face à la tempête, le gréement tient bon
Le cap à l’ouest, direction les îles sous les vents.
Rien n’est éternel, si ce n’est qu’une fraction gravée
Sur cette stèle de marbre, figée et glacée
Ces quelques paroles que le sel n’a su effacer :
Nul n’est essentiel, si ce n’est ce que l’on laisse en dernier.''
© Michel COSENTINO