Rien qu'une seule vie.
‘’Rien de plus précieux qu’une vie,
Rien de plus cher qu’une âme,
Nous avons en nous la fontaine
Dans laquelle pousse une fleur si rare,
Elle est faite d’une rosée et de flammes,
Qu’elle réchauffe cet âtre emplit
D’une douce chaleur lointaine.
L’horloge du Quartier pose ses heures au grand soir,
Qu’il dépose minute après minutes, les secondes,
D’un être cher et qui se sonde.
Les mots me manquent pour te dire combien tu me manques
Ces silences sont des bruits insupportables à ma mémoire meurtrie,
J’ai des relans et des bleus à l’âme,
Ce sont ces jours devenus gris
Qui gouvernent mes pas dans ces longs corridors,
D’où je m’enfonce chaque soir,
Et du plus profond lointain j’entends encore l’écho de ta voix,
Cette fluette menue et si cristalline qui sonnait
A mes oreilles d’enfant perdu.
Le regard rougi par les fumées acides
Des longues tiges industrielles qui fumaient lentement,
Laissant échapper de leurs profonds poumons
De lourdes grappes grisâtres qui coupaient l’horizon.
Me voici aux portes du firmament,
Ce soir sera le grand soir, celui d’un homme venu
Chercher celle qu’il a tant aimée.
Les rues sombres et obscures,
Poussent encore quelques badauds égarés,
Un carrosse paré de ses plus belles dorures,
Cherche son chemin parmi la brume épaissie
Des quais du port, le cochet fait sonner son fouet,
Me voici enfin prêt pour mon dernier voyage.
Ces longs regards qui nous replongent dans notre enfance,
Sont autant de cris que de souffrances,
Les couloirs gris des cités sont devenus sages.
La pluie vient encore laver les pavés noircis,
Voici le temps d’un silence, d’un répit.
Tu avais entre tes doigts les dernières pages de notre histoire,
Tu avais entre tes mains les ultimes pierres à poser,
Pourtant qu’une parole peut tout effacer, emporter,
On laisse sur cette page grise, au fond d’un tiroir,
Que le temps efface de nos regards,
Il est temps de quitter la marge pour aller régler
La dernière quittance de ce destin.
A cette épitaphe, j’écris cette sonate au clair de lune
Celle d’un homme qui ne cessa de t’aimer à tout jamais.’’
© Michel COSENTINO Tous droits réservés.
In memoriam. Rien ne dure tout est éphémère.......