De rivières en océan
Chemin perdu se confond à mes pas,
Il ne reste qu’une fine plume qui survole
Les souvenirs lointains que l’on oublie,
L’aurore repousse du lac la brume,
De nos ultimes envies.
Au loin, je vois les derniers envols
Des grives d’automne,
Les feuilles rougies et moisies
Tapissent le sol d’un brun manteau.
La cœur en chaloupe, je cris
Mes dernières rancoeurs à la vie
Puis rejette d’un geste sot,
Stupide réaction à cette ineptie.
On se regarde sans mot,
Je plonge mon regard dans le profond
Azur bleuté de tes yeux embués,
Les larmes se perdent à l’orée
D’un baiser volé, cœur meurtri
Cherche une tanière pour se reposer.
Je quitte cette page, trop raturée
Par nos erreurs, ne plus s’enferrer
A cette interminable galère,
Pour goûter enfin à la quiétude solitaire.
Au loin, alors que le soleil
Ne vint encore réchauffer le ciel,
On vit un navire quitter le port,
S’éloignant lentement vers les horizons
Tirés par ses longues voiles blanches.
Blotti au mât d’artimon,
Je scrutais mon passé s’éloigner
Pour s’immerger dans l’océan,
Noyant à tout jamais mes derniers instants de répit.
Il n’y pas de laideur en soi,
Mais juste celle que les autres portent sur moi.
© I 2009 Michel COSENTINO Tous droits réservés.