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De l'ombre à la Lumière - Histoires de textes et Légendes
De l'ombre à la Lumière - Histoires de textes et Légendes
12 novembre 2008

In Memoriam : Chemin des Dames

La brume silencieuse, soulève son voile. Elle devient curieuse, car elle observe ce vaste champ de bataille où tant de braves et d’innocents ont péris. Chemin des Dames, l'écho des sanglots meurtris de ces jeunes soldats tombés sous le joug de bourreaux sans cœur. Au pied du calvaire de l’Ange Gardien, coule une rivière de sang, qui s’engouffre au loin dans la caverne du Dragon. Des enfants que l’on sacrifie sur l’autel des nations, une folie meurtrière qui endeuille le monde. Entachant de son voile sombre, les derniers rêves de ces jeunes soldats. Ils n’ont qu’à peine franchi le pas de l’adolescence, que soudain, les voici plongé dans une guerre qu’ils ne voulaient pas. On exécuta sans sourciller les rebelles qui tentaient de se soustraire à l'autorité. Véritable boucherie, les cadavres jonchent les énormes trous d’obus. Il résonne encore la chanson de la Craonne, hantant ces lieux teintés de d’écho de cris issus d'un passé assassin.

Voilà l’aube qui se relève, difficile et pénible, tremblante et vacillante, elle offre à ces yeux d’enfants perdus, les derniers soubresauts de l’espoir. La veille, le chant de clairon résonnait encore, donnant des tripes à ces ultimes assauts suicidaires. Combien de destins brisés, de familles détruites, d’hommes perdus pour une «drôle de guerre ». Le chant du coq avait depuis longtemps disparu du paysage de cette campagne ravagée, labourées par ces mains d'artilleurs, les graines d’obus sèment la terreur et la mort, et peu de fantassins s’en sortent sans bleu à l’âme.

Les généraux envoyaient les soldats à la bataille, comme les veaux que l'on conduit à l’abattoir. Les pertes semblaient ne pas les troubler pour autant. Juste un total au bas d'une page de rapport de bataille...

Avec 20 000 de plus, dit Nivelle, on pouvait en finir. Comme ci, ce chiffre ne représentait qu’une valeur militaire dans l’absolue résonnement stupide et sans cœur de cet homme.

Il est onze heures, ce 11 novembre 1918. On chante, on danse, on rit. Rire de ne pas être enveloppé d’un linceul gris, et plongé dans une tombe improvisée. Rire de joie de ne plus à avoir à combattre.

Une ultime balle fracassa l'existence d'Emile. Ce jour là, cet instant là, son destin croisa le viseur d’un tireur ennemi embusqué. Pauvre Emile qui pensait que cette folie avait enfin rendu les armes.

Il n'ira pas au bal comme il l'avait promis, ne pourra pas fonder une famille. Son avenir se déroba sous cet ultime geste inutile et perfide.

Et pourtant, le temps le rattrapa, le faucha, le tailla. Avant de mourir, il sourit et dit : ‘’Je meurs en homme libre….’’ Une ligne rouge sortie de sa bouche, il ferma les yeux sans gémir…..

 

les_poilus_14_18_2

 

 

 

© Michel Cosentino.

 

 

 

J’ai tant de peine, qu’il me fallait écrire ce passage issu de mon sentiment et mon devoir de souvenir envers ces hommes qui ont sacrifiés leurs vies.

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Commentaires
C
Mon grand père était télégraphiste à Bois le Prêtre, cet endroit qui a vu périr tant de soldats. J'ai retrouvé ce grand père ignoré ou presque par un bien curieux hasard. J'ai même découvert qu'il avait participé à la création d'un journal qu'il éditait comme il le pouvait. Un journal humoristique de surcroit ! Incroyable n'est ce pas ? <br /> Il a survécu si on peut appeler survivre le fait de revenir gazé de ces tranchées de mort. <br /> Vous avez raison de parler de ces hommes-là.
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