Le refuge de l'incompris

Il y a dans un coin de notre esprit, une zone protégée de notre mémoire que l’on appelle le refuge de l’incompris. Il sommeille en chacun d’entre nous, il nous habite, nous habille, nous hante ou nous persécute même par instant.

On refuse de l’écouter, car il martèle en nous certaines vérités. Il nous rappelle à notre bon souvenir nos erreurs passées. Il insiste, appuie sur nos faiblesses, secoue nos hésitations, balance notre incertitude selon son bon gré. Alors arrive à grand pas l’angoisse et son cortège bilieux, le manège enchanté des ires irascibles, la farandole des méconnus. Il ne reste que l’amertume qui ronge le cœur et l’esprit, essence vitale à notre équilibre, corrodant notre impatience. On triture, torture, retourne et remanie ce texte tant de fois chéri, si parfait à nos yeux.

On devient le buvard absorbant toutes ces impuretés grammaticales, ou orthographiques.

Puis arrive ce succube qui hante votre sommeil, il navigue sur les flots de vos espérances. Brossant les cheveux au vent des chimères utopiques, puis plonge sa main au plus profond de votre âme. Il tirera tout le néant pour n’y laisser que le désir d’un être insatisfait.

Quelques fois je me demande quelles sont ces arcanes de ce mystérieux sens de l’édition littéraire. Cet opaque univers d’où l’on n’entrera certainement jamais.

Ma quête continuera jusqu’à ce que j’épuiserai toutes mes ressources. Alors je plongerai au plus profond de mon être pour y trouver encore les forces pour avancer dans les ténèbres de l’ignorance.

© Michel Cosentino

Ce texte reflète l'état d'esprit dans lequel on pourrait un jour se trouver. Il s'agit d'un essais d'écriture, tout simplement.