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De l'ombre à la Lumière - Histoires de textes et Légendes
De l'ombre à la Lumière - Histoires de textes et Légendes
8 février 2008

Se faire éditer - Les pièges à éviter

Au petit matin, vous quittez votre lit douillet, l’esprit encore embrumé par des chimères littéraires nocturnes. Une tasse de café, un léger tourbillon agite son milieu, et un bon croissant qui vous mets l’appétit matinal en éveil. La radio s’allume, dernières nouvelles tristes de la journée. Dans ce dédale de brouhaha et d’informations vous plongez la tête dans votre journal préféré. Dernières nouvelles peu encourageantes. C’est là que vous ressentez un profond sentiment : la solitude. Au détour d’un article, vous lisez avec envie les derniers lauréats des prix Goncourt ou de Théophraste Renaudot. Ah, vous salivez devant ces illustrissimes vainqueurs.  Diantre, et pourquoi pas moi !!.

Hélas, grand soupir et funeste désespoir, vous plongez le nez vers votre café qui n’attend que vos lèvres amères….

Le soir, après une journée éreintante et fastidieuse, vous franchissez la porte de votre entrée, tournez la petite clé dans boîte à lettres, plongez votre main experte dans ce vide, et retirez les quelques missives qui y séjournent. Facture, publicité, relance pour impayés, lettre d’avocat…Bah que la routine quoi.

Vous gravissez les marches qui vous conduisent à votre sanctuaire, havre de paix, votre royaume d’où aucune mauvaise nouvelle ne saurait venir déstabiliser.

La clé tourne dans la serrure, le cliquetis des deux barillets tournant sur leurs axes, puis la porte s’ouvre… Silence et apaisement. Voici enfin venu le repos salvateur du guerrier.

Vous regardez une nouvelle fois votre courrier, pensant qu’une missive tant attendue se serait collée au dos d’une autre ? Oui !! La voici, celle tant attendue, l’inespérée réponse d’un éditeur qui vous tient en halène le temps de l’ouvrir.

Vous prenez un verre, plongez dans votre fauteuil préféré, étendez vos jambes, vous étirez tout du long, à la manière d’un gros matou. Puis, d’une main tremblante, vous coupez délicatement l’enveloppe. Vous sortez le courrier de son carcan, la dépliez, et commencez à lire :

‘’ Cher monsieur,

Nous avons bien reçu votre roman, blabla blabla…. Mais hélas il n’a été retenu…blablabla’’….

Un profond désespoir se lit en vous, une sorte d’amertume vous plonge dans un état semi dépressif. Tant de travail réduit à ces quelques lignes…..

Puis, une autre enveloppe glisse du tas. Serais-ce une main angélique qui secoue encore votre destin ? Un signe ? Une image sacrée à décoder ?

Plissant les genoux, vous attrapez cette curieuse missive. Elle porte le nom de TrucMuche Editions (TrucMuche Editions est une allusion à ces maisons pseudo éditrices)

Vous prenez un deuxième verre, car il vous faudra encore du courage pour affronter cette seconde lettre.

‘’ Cher monsieur,

C’est avec plaisir que notre comité de lecture à retenu votre ouvrage intitulé : ‘’ Y a que moi et pas vous ! ‘’

Vous n’osez même plus lire la suite, tant la tête vous tourne. Vous soulevez les bras vers le ciel, plongez dans le canapé, décrochez le téléphone et commencez à composer quelques numéros. Un profond sentiment de puissance s'éveille en vous. Ah, les nuls de chez ''UNEEDITIONPOURRIEN'', ils pensaient que je n'avais pas la fibre littérraire !!

La concierge, les voisins, les amis, les collègues, les amis des collègues, enfin la moitié du quartier ; bref le beau gratin, la fine fleur, l’élite populaire des classes moyennes….

Après avoir bu jusqu’à la lie, les sentiments de jouissance qu’apporte ce morceau de littérature commerciale, vous savourez votre future revanche sur ces éditeurs qui ont fait ‘’fi’’ de votre œuvre, que dire de votre chef d’œuvre, le futur Goncourt !!!!

Alors, comme si on ne prenait pas assez le temps de lire la suite de la lettre, on découvre qu’il faut débourser 2500 € pour être publié. Puis d’apporter comme dot à la mariée encore 1500 € de frais de fabrication, de couverture médiatique et j’en passe…..

Je stoppe là cette petite histoire. A tout jeune auteur, ne tentez pas l’aventure avec ce genre de publication. Car d’une cela n’est pas normal de payer pour être publié, deuxièmement  bloquer, hypothéquer ses chances réelles d’être publié serait une pure folie. Ces maisons peu recommandables sont de véritables pompes à frics.

Même si votre roman, essai, pièce de théâtre ou que sais-je encore, n’est pas accepté par les grandes, moyennes ou petites maisons d’éditions posez vous simplement ces questions :

-         Mon roman est il bien rédigé ?

-         L’intrigue est elle bonne ?

-         Les faits sont ils cohérents ?

-         Les personnages, les lieux, le milieu, le suspense est il présent ?

-         Où tout bonnement le livre n’est pas publiable pour l’instant. Non ? Sincèrement, posez vous bien cette question.

Reprenez votre ouvrage, s’il le faut relisez, réécrivez, gardez un style impeccable et une grammaire irréprochable. Utilisez des phrases courtes et longues pour combiner le rythme de l’histoire.

Mais surtout ne payez jamais pour être publié. Vous le valez bien, bien plus !

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