Derniers réglages

Derniers réglages

Il est quelque fois étrange de préparer un envoi. On relit une dernière fois son ''oeuvre'', on le caresse délicatement, on le glisse dans une grande enveloppe. Puis zou, c'est le grand saut dans l'inconnu.
Il m'arrive de penser à toutes ces années de trime, de relecture, de réécriture, de refaçonnage, de doutes.
Un temps pour la réflexion, un temps pour la maturation, et un temps pour l'écriture.
C'est vrai, nous sommes des millions de petits éclats de paroles couchées sur des pages A4, quelques fois sans saveur ni odeur, d'autres fois avec une grande joie intense et d'une grande richesse. Beaucoup d'appelés et si peu d'élus.
Lorsque je parcours certains blog (Thomas clément entre autre, le portail du livre, l'oie plate....) je me demande quelle est la recette miracle? Quel est ce point de frontière entre la réussite et l'échec? La limite du bon et du mauvais? Ce sont autant de questions qui me turlupinent et qui n'auront certainement d'écho pour le moment.
Nos doutes sont nos forces, et nos certitudes sont nos faiblesses (je me le redit chaque jour)
Une directrice de publication d'une grande maison est venue effeuiller ce modeste blog. La note est sans appel : Votre fresque italienne ne nous intéresse pas!
C'est tellement valorisant de voir, 20 lignes de mails décrivant mon projet, réduit à néant. Juste sur une appréciation, une petite partie, un millionième de fraction d'une minime infime partie de mon roman. Je n'y avais couché que le synopsis - Oui car j'ai opté pour la méthode américaine, qui me lave de tous rêves désespérés, et me plonge dans le réel de la vie.
En effet, imaginez que j'envoie ce manuscrit à cette brave directrice, Madame H, et que malgré son prime refus, elle décide de changer d'opinion? Non, je ne pense pas. Cela n'existe que dans les fables américaines sauces MC Do....
Un autre, un éditeur de la nuit (minuit) m'envoya un petit mail type : Pas d'intérêt pour ce genre d'histoire. Ouf m'en voilà déjà quitte pour deux envois gaspillés.
Certes je cible beaucoup plus cette fois ci, et ne mise que sur 3/4 maisons d'éditions. J'ai appris beaucoup depuis quelques mois.
Certains disent, et conseillent d'être Boockable, Notable, Visible et présentable. On vend aujourd'hui un produit jetable qui, à de rares exceptions, sera de toute façon jeté aux oubliettes. Comme ces pauvres romans que l'on voit dépérir sur les têtes de gondoles des grandes surfaces.

Que de talents gâchés aux portes du panthéon de la réussite littéraire, et que de gâchis dans les méandres des corridors des ''comités de lecture''.

On m'a dit un jour, si tu n'est pas recommandé, oublie les grandes maisons, qui ne prendront aucun risque avec un parfait inconnu.
Pourtant, des grands écrivains ont commencés dans de petites revues, des petits couloirs obscurs illuminés par quelques vieux néons blafards clignotants, ou des salles d'attentes aux murs jaunis par d'interminables espérances de rendez-vous.... Et pourtant.....
D'autres, nous les ''Provinciaux'' sommes les impies, les incultes, et les indécrottables paysans du monde littéraire, méprisé par la ''nomenklatura littéraire Parisienne''.... Faudrait être une star sans paillettes, sur le déclin, une veille maquerelle en quête de rédemption pour pouvoir se racheter une parcelle d'édition.
Le ton acide de ce billet m'est inspiré par le mépris de certaines personnes qui ne savent pas quelques fois insuffler une bonne dose de risque dans leur choix.
J'ai toujours apprécié la franchise, et la sincérité dans mes rapports. Pas de pastilles, ni paillettes ou cotillons parisien. Certes, à l'opposé je réside à la campagne, dans un petit village d'à peine 350 âmes. Mais il y fait bon vivre, ma femme et ma fille s'y sentent bien.
Au delà du rêve, ( réf sur chapitre.com) fût mon unique livre publié dans la douleur de mes 18 ans, à compte d'auteur. 1984, il me semble que cela est si lointain à ma mémoire, et pourtant je ne suis pas si ''vieux'' que cela...
Cher visiteur, te voici placé dans les méandres de mes pensées...
Naïf, oui je le suis par moment, mais réaliste le reste du temps...

A bientôt pour la suite.